Une dynamique ambitieuse pour les CFC
Déclaration de Michel Stefani
La section syndicale STC du Chemin de fer de la Corse a laissé le soin au dirigeant syndical Alain Mosconi de la SNCM d’animer une conférence de presse quelques minutes avant l’ouverture du Conseil d’administration de la SAEML CFC. Le texte remis à la presse, qu’il a lu en partie aux administrateurs, fait état d’une procédure d’appel d’offres concernant, une convention d’assistance qui prendra fin le 30 juin prochain, détail non mentionné. Tenue de prolonger celle-ci, la SAEML doit respecter l’ordonnance de 2005 et lancer un appel public à concurrence européen pour un marché de service dont le montant est supérieur à 130 000 €. Les dirigeants du STC contestent cela. C’est leur droit. En revanche, ils prêtent arbitrairement des intentions sans fondement à la direction de la SAEML et à son président « à gauche de la gauche ».
En effet, ils expliquent que cette convention est destinée à externaliser des fonctions et à préparer le démantèlement des CFC. Or, premier hiatus dans leur argumentation, la SAEML est l’émanation de la CTC, qui détient avec d’autres actionnaires publics 85 % du capital, les 15 % restants étant détenus par la SNCF. Ce sont donc les administrateurs représentant ces actionnaires qui délibèrent conformément aux statuts de la SAEML et définissent l’action de sa direction. Les dirigeants du STC le savent puisqu’ils font référence à la structure publique du capital et qu’ils sont pour certains administrateurs de la SAEML.
Deuxièmement, ils savent tout autant que la convention d’assistance n’est qu’un outil permettant de faire appel de manière ponctuelle à des experts ferroviaires. Expliquer qu’à travers celle-ci, la direction des CFC prépare la venue de VEOLIA dans une « logique de fric » et « d’abandon des missions de service public », relève de l’accusation gratuite.
Au cours des 16 premiers mois d’activité de la SAEML, cette convention, conclue avec et réalisée par la SNCF, a permis de répondre à des demandes précises couvrant un champ de possibilités important, renforçant sans le dévaloriser le savoir-faire des cheminots corses. C’est ce qui a été fait notamment dans les domaines de la sécurité ferroviaire, de la formation, de l’habilitation à exercer certaines fonctions soumises à une réglementation spécifique. C’est ce qui se fera avec la prochaine convention, toujours pour acquérir plus de compétences et d’autonomie, non l’inverse. En ce sens, la SAEML répond et répondra parfaitement aux exigences formulées par la CTC, autorité délégante, et par l’Etat en charge de la sécurité publique des transports.
Enfin, faut-il le rappeler, la DSP, le schéma des investissements ferroviaires pour une durée de 10 ans ainsi que la programmation inscrite au PEI notamment pour la réalisation de la CCVU représentent globalement un engagement public proche des 400 M€ sur la période. L’objectif avec ces choix, des élus de l’Assemblée de Corse dans laquelle je siège toujours avec huit autres administrateurs de la SAEML, est donc clairement de placer le train au cœur de la politique d’aménagement du territoire pour les prochaines décennies. Chacun peut dès lors comprendre qu’il n’est ni dans le pouvoir et encore moins dans la volonté des seuls dirigeants de la SAEML de s’y opposer d’une quelconque façon. Au contraire, toute leur action consiste à développer cette dynamique porteuse de perspectives ambitieuses pour le Chemin de fer de la Corse comme pour la Corse.