Le parti pris des communistes pour la Corse.
L’année 2010 s’est achevée dans la confusion d’une violence multiforme qui ici arrache un homme à la vie, là détruit à l’explosif une agence de service public, ailleurs un complexe touristique.
Le débat à l’Assemblée de Corse n’aurait servi à rien ou presque. La démonstration serait ainsi faite, pour certains, de l’impuissance de la « classe politique » face à ce processus mortifère très souvent à la une de mensuels aux titres accrocheurs.
Un tel constat n’a pas, il faut le reconnaître un grand intérêt, même s’il permet de tirer quelques enseignements sur le rôle des uns et des autres. L’exercice a donc des limites celles qui font que l’élu, comme le journaliste d’ailleurs, quelle que soit la force de sa volonté, ne peut se substituer à la justice et à la police.
En revanche l’absence de réaction, de condamnation claire d’actes insupportables seraient le signe d’une capitulation plus lourde de conséquences encore. La possibilité de s’exprimer publiquement trouve ainsi son utilité, à défaut d’efficacité apparente, parce que la démocratie, l’affirmation d’une éthique politique, voire journalistique, contribue à rétablir les repères évaporés dans le contexte actuel si particulier.
Ces trente dernières années ont façonné la société insulaire d’aujourd’hui. Les dirigeants nationalistes diront qu’ils ont « enfanté des monstres » au moment où les dérives de la violence indépendantiste atteindront leur paroxysme. La logique libérale toujours poussée plus avant aggravera la pression spéculative et les dérives affairistes et mafieuses.
Le modèle de développement économique fondé exclusivement sur le tourisme, puis le tourisme de luxe et les mesures fiscales inégalitaires comme la zone franche, a accentué ces phénomènes déstabilisateurs avec toujours plus de précarité de l’emploi et de pauvreté.
La croissance, dopée par la commande publique, n’a pas eu de retombées sociales pour les ménages insulaires écrasés par la cherté de la vie et les bas salaires. L’écart entre les plus riches et les plus pauvres s’est creusé. La fracture sociale révèle son ampleur par le chiffre de contributeurs à l’impôt sur la fortune multiplié par cinq en vingt-cinq ans.
En mars dernier cette politique de droite a été sanctionnée sévèrement. Cette sanction englobait également la politique antisociale du gouvernement inspirée par le MEDEF et accablante pour le peuple auquel elle tend à faire payer la crise capitaliste à travers la casse des retraites, de la protection sociale, des services publics.
Cette aspiration au changement aussi forte que le désir de vivre mieux ensemble, dignement et paisiblement appelle tout autant à un arrêt de la violence sous toutes ses formes, au démantèlement des bandes armées, qu’à la mise en œuvre d’une politique de transformations sociales audacieuses pour réussir à gauche. Ce sera en 2011 le parti pris des communistes pour la Corse.
A Tutti, Pace e Salute.
Michel Stefani