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Michel Stefani

le dernier budget de la droite passe largement

26 Décembre 2009

Assemblée de Corse : Dernière session de l’année et dernier budget de la mandature, indépendamment des chiffres et du discours exagérément positif du président de l’Exécutif, un seul groupe a voté contre, le groupe communiste et citoyen, la droite pour, les autres se sont abstenus.

De fait nombre de nos concitoyens peuvent s’interroger, à l’heure des bilans, à moins de trois mois du premier tour du scrutin qui départagera les uns et les autres, pour savoir où s’est située l’opposition ? Cette interrogation n’est pas anodine et ne peut se satisfaire de la réponse peu convaincante qui consiste à faire croire, une fois de plus, qu’un blocage de l'institution aurait été un désastre pour la Corse.

La majorité régionale de droite conclue ainsi une mandature, la dernière d’un quart de siècle de pouvoir, sans doute la plus déterminante au regard des compétences transférées par la loi de janvier 2002 et du plan exceptionnel d’investissement (PEI). Bien sur tout ne se résume pas à cet ultime vote mais il prend une lourde signification à cet instant.

Le vote du budget est l’acte politique majeur d’une assemblée délibérante, ici pour la collectivité chef de file régional, dans la définition des politiques de formation, de transports publics, de développement économique, d’aménagement du territoire, de culture…sans doute plus que partout ailleurs, il ne peut supporter une telle ambiguïté laissant supposer qu’après tout la politique qu’il concrétise n’est pas si mauvaise et qu'elle pourrait se poursuivre après mars 2010.

Dans ce cas pourquoi pas au bénéfice d'une recomposition politique hors, du clivage droite gauche pour reprendre l'expression consacrée des adeptes de l'alternance, il suffirait de changer d'équipe mais pas de politique. Or il ressort, des 25 années de pouvoir de droite, un échec politique total aux plans social et économique en terme de développement et d’aménagement du territoire. Ce bilan négatif cumule en effet les deux fractures, sociale et territoriale, avec une nette aggravation des conditions de vie d’une part toujours plus importante des ménages populaires, ils sont plus de 20 000, qui n’en peuvent plus du chômage, de la pauvreté, de la cherté de la vie.

Dans la même période une infime minorité a connu la prospérité et le nombre de contributeurs à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) a été multiplié par cinq. On en dénombre 1 150. Pour autant, au lieu d’inverser les priorités pour répondre aux besoins des plus vulnérables, la majorité régionale UMP a préféré rester sur la même pente de la promotion, quasi exclusive de toute autre activité, d’un « tourisme à forte valeur ajoutée ».

La recherche, coûteuse en argent public, de cette clientèle aisée à un surcoût social devenu insupportable. La Corse doit s’affranchir de cette politique pour retrouver le chemin du progrès, faire reculer les inégalités. Dans une région privée des moyens de productions susceptibles de satisfaire ses besoins propres, cette politique a décuplé les appétits affairistes laissant de plus en plus de champ au banditisme et à la dérive mafieuse.

Développer le secteur secondaire dans le domaine de la transformation agroalimentaire, construire des logements sociaux, plus de 8 000 font défaut, favoriser l'exploitation des forêts, s'appuyer sur les nouvelles technologies, implanter de nouvelles unités de production industrielles comme Corse composite, promouvoir un tourisme social... c'est l'alternative pour l'emploi stable, de meilleurs salaires, une baisse des prix, le développement des services publics, un aménagement harmonieux du territoire apte à réduire la fracture territoriale entre le littoral et l'intérieur.

Cette visée politique était absente de ce dernier budget comme des cinq précédents mais ils sont tous passés à peu près dans les mêmes conditions. Seul le groupe communiste républicains et citoyen peut se prévaloir d'une démarche cohérente, d'une opposition argumentée, de propositions alternatives et de votes clairs du début de la mandature jusqu'à sa conclusion dans une logique antilibérale sans complaisance ni arrangement politicien avec la droite.

Noël GRAZIANI

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