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Michel Stefani

ils sauvent les banques pas le climat

26 Décembre 2009

Alors que le mot d’ordre de la manifestation de Copenhague était : « Changer le système, pas le climat », la remise en cause radicale du capitalisme apparaît de plus en plus comme une nécessité objective donnant à la lutte écologique la dimension sociale qui lui fait défaut. Tant il est vrai qu’il ne peut exister un capitalisme écologique.

Les citoyens souhaitent se saisir des préoccupations environnementales pour exiger plus de démocratie et de justice sociale, conscients de plus en plus qu’on ne règlera pas un problème indépendamment de l’autre. Une forte délégation du PCF participait à la manifestation pour faire entendre ce message aux chefs d’Etats, des pays riches ou industriels. A cette occasion, elle a remis un communiqué sur l’urgence d’agir politiquement contre le réchauffement climatique.

Pour les élus, militants et dirigeant communistes : « Cette manifestation montre la montée en puissance de l’idée que la justice climatique passe forcément par plus de justice sociale et la prise en compte du point de vue des pays du Sud qui sont les premières victimes du réchauffement climatique ».

La crise climatique est un aspect de la crise globale que traverse la planète et vouloir la réduire à un seul de ses aspects, c’est prendre le risque de ne rien régler fondamentalement. Les pays en développement, les pays du Sud et même la Chine, qui constituent le G77 semblent avoir bien saisi que le système sur lequel s’est fondé le développement des pays occidentaux n’est pas viable et qu’ils ne peuvent reproduire les mêmes erreurs. D’où leur exigence de s’équiper de technologies avancées moins émettrices de CO2.

Face à la crise financière, le pourcentage d’investissements en "infrastructures propres" pour la lutte contre le réchauffement climatique est notoirement insuffisant notamment aux Etats-Unis premier émetteur mondial de CO2. Alors que le G77 invoque la dette climatique des pays riches, l’Europe et les Etats-Unis font la sourde oreille et sont bien loin du compte dans leurs propositions, que ce soit sur les émissions de CO2 ou sur le montant de l’aide aux pays du Sud.

Il faut tirer les conséquences de l’échec de Kyoto qui, en dehors de la reconnaissance de la différenciation entre Nord et Sud, a fait la preuve de son inefficacité par la faiblesse de l’engagement mais aussi parce qu’il a intégré les mécanismes du marché comme solutions aux problème du réchauffement climatique.

Le marché ne réglera pas les disfonctionnements que le libéralisme économique a lui-même créés. Il semble qu’à Copenhague, les pays riches aient voulu aller encore plus loin sur cette voie, en étendant le système des droits à polluer aux problèmes de déforestation par exemple. Cela n’est plus possible, l’urgence climatique, l’urgence sociale exigent des changements véritables.

Les communistes prennent leur part de ce combat en s’attachant à faire connaître leurs propositions et en œuvrant à l’émergence de convergences qui lient préservation de la planète et progrès social, réduction des inégalités sociales et territoriales, respect environnemental.

Aujourd’hui il importe de prendre des engagements pour la réduction de 40% des émissions de CO2 (par rapport à 1990) d’ici 2020 dans les pays développés et s’opposer à la marchandisation du droit de polluer. Le soutien financier et technologique aux pays en voie de développement est une nécessité impérative. Pour financer ces mesures de nature à changer les rapports internationaux il faut prélever sur les dépenses militaires et taxer les transactions financières spéculatives.

Il y a deux principes fondamentaux : celui de responsabilité commune mais différenciée qui souligne le devoir historique des nations industrialisées à l’égard des pays pauvres auxquels ils doivent garantir le droit au développement tout en prenant en compte l’urgence climatique actuelle. L’accès à l’énergie propre, à l’eau, à la santé et à la nourriture pour tous les peuples de la planète dans le cadre d’un développement soutenable et solidaire est l’enjeu majeur du XXI ème siècle.

Dans notre pays cette option renforce l’exigence d’un secteur public fort, pour l’énergie, l’eau, l’assainissement et l’hôpital, pour les transports ferroviaires, maritimes et aériens d’usagers et de marchandises, pour le logement social et l’isolation des bâtiments anciens et les constructions neuves.

Ces objectifs ne pourront être atteints, le lamentable échec de Copenhague le confirme, sans une remise en cause radicale des règles ultralibérales découlant de la politique européenne et maintenant du Traité de Lisbonne. Cela dépend de la mobilisation citoyenne et démocratique, d’un mouvement social et populaire plus fort et plus déterminé que les forces de l’argent roi.

Michel Stefani

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