"ne pas tricher sur la question des bas salaires et de la vie chère en Corse"
10 Juillet 2009
Concocté par le Gouvernement, à la demande du MEDEF, porté par Martin HIRSCH, le RSA a était présenté comme un complément de ressources à celles et ceux qui sont dans les plus grandes difficultés. Cependant, au-delà de l'abondante publicité gouvernementale, il s'agit de déréglementation du travail, de précarité accrue des travailleurs que l'on veut toujours plus corvéable. Le patronat dispose avec ce "nouvel outil" d'un moyen de pression supplémentaire pour tirer les salaires vers le bas, poursuivre l’attaque contre le SMIC, développer le travail à temps partiel. Or, pour qu’il n’y ait plus de travailleurs pauvres, il faut augmenter les salaires. Et les moyens existent pour cela : les profits des grosses entreprises, les parachutes dorés, les stocks option, les cadeaux fiscaux aux riches etc ...
Dans les faits, il y a les personnes dites"employables" orientées vers Pôle Emploi, dans une période où les débouchés sont inexistants, surtout pour les personnes qui n’ont pas ou peu de qualification et de formation. De l’autre, les personnes dites" inemployables" qui devront se retourner vers les services sociaux du Conseil général et des CCAS des communes chargés de les accompagner vers des actions d’insertion sociale. Les budgets des collectivités étant déjà étranglés par les précédents transferts de charges non compensés, le financement du RSA posera de sérieux problèmes. L’abrogation du bouclier fiscal permettrait d'y remédier mais, en l'absence d'élus communistes au Conseil général de Haute Corse, personne n'a évoqué cette possibilité devant Martin HIRSCH. Il faut dire que la droite hurle contre cette proposition.
Dans ces conditions, des personnes en difficultés percevront une peu plus, ce qui n’est pas négligeable dans le contexte
actuel, mais l'immense majorité ne connaîtra aucune amélioration sensible. Dans une région qui compte 19 000 foyers aux ressources inférieures à 880 € il faut s'attaquer fondamentalement à la
précarité et à la pauvreté et pour cela ne pas tricher sur la question de l'emploi et de la formation, ni sur celle des bas salaires et de la cherté de la vie.
Michel STEFANI