"le maître incontestable du discours hypocrite"
En ce début d’été, pendant que ceux qui peuvent (encore) prendre des vacances sont sur le départ, l’Assemblée nationale débat d’un projet de loi sur le travail du dimanche. Derrière un discours qui abuse des mots comme innovation ou modernité, la droite française se montre des plus réactionnaire. Car la ligne de partage est bien à cet endroit où se distingue en terme de choix politiques les reculs de société du progrès social. Nous en sommes là avec l'allongement de la durée hebdomadaire du temps de travail jusqu'à 65 h l'âge de départ à la retraite à 67 ans et maintenant le travail du dimanche autrement le 7jours sur 7. A quand le travail des enfants ?
Notre omni président Nicolas Sarkozy, en croisade perpétuelle pour le MEDEF, vient expliquer avec toute l'autorité qui sied à sa fonction pourquoi il faut travailler le dimanche. Le monarque de Neuilly aurait mal supporté que Madame Obama n'ait pas pu le 7 juin dernier faire du shopping à Paris. Voici ses propos : « Est-ce qu’il est normal que le dimanche, quand Mme Obama veut avec ses filles visiter les magasins parisiens, je dois passer un coup de téléphone pour les faire ouvrir ? » Le fait qu'il se soit ainsi placer hors le droit du travail est déjà significatif, alors qu'il est le garant de la Constitution, de la dérive monarchique du régime. C'est l'arrogance du riche quand il s'agit de ses privilèges.
On le sait les conditions de vie des salariés dans les zones touristiques, souvent des jeunes, sont déplorables : salaires médiocres, horaires sans limites, travail 7 jours sur 7, logements indignes, une exploitation totale. Dans ces zones les magasins sont généralement ouverts par dérogation le dimanche. Ils ne le seraient pas davantage mais les salariés n’auraient plus la loi avec eux pour réclamer les compensations en salaire et en récupérations. Si la loi doit être modifiée, elle ne peut l'être que pour renforcer les droits des salariés déjà contraints par la subordination face à des employeurs trop souvent sans scrupule.
Depuis des années les élus communistes réclament à l'Assemblée de Corse des mesures tendant à améliorer le sort des travailleurs saisonniers. La loi de la droite sur le travail le dimanche dans les zones touristiques va plus loin dans le sens opposé. Mieux encore il paraît que toute la Corse serait classée zone touristique. En 36 les travailleurs criaient : « nous ne voulons plus vivre pour travailler, mais travailler pour vivre ». 70 ans plus tard c'est plus que jamais d'actualité. Ou est l'archaïsme, ou est la modernité poser la question c'est y répondre. Comme quoi le langage peut être trompeur et Nicolas Sarkozy le maître incontestable du discours hypocrite.