Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Michel Stefani

En 2009 remettre l'homme au centre de l’action politique

8 Janvier 2009

En ce début d’année nous sommes naturellement enclins à former des vœux de bonheur, de santé et de prospérité et de manière toute aussi naturelle à nous adresser plus particulièrement à celles et ceux qui n’ont pas été épargnés par les difficultés en 2008. Nous pensons à ces personnes laissées au bord du chemin, aux plus vulnérables, dont on parle volontiers dans les salons de la République. De plus en plus nombreux, privés de logements sociaux, privés de soins, privés de travail, privés de salaires décents, ils sont rétifs aux discours officiels emprunts de compassion. C’est d’autant plus vrai que la politique, à l’origine de leurs difficultés, devrait se poursuivre et même s’accentuer sous couvert de réformes auxquelles ni le premier ministre ni le président de la République n’entendent renoncer en 2009. Autrement dit, le pouvoir d’achat baisse mais il faudra travailler plus, le dimanche et au delà des 35 heures et pourquoi pas jusqu’à 70 ans si l'état de santé le permet. Par la force des choses, il faudra également dépenser moins car tout augmente malgré la baisse du prix du pétrole. Gaz, électricité, essence, alimentation et vêtements l’alignement est toujours plus rapide à la hausse qu’à la baisse. Plus que toute autre région, la Corse est concernée par cette dure réalité de la cherté de la vie, de la précarité et de la pauvreté. En novembre dernier le chômage a nettement augmenté. Les jeunes ont été les plus affectés alors que le chômage de longue durée connaît une importante aggravation.

En toile de fond il y a désormais la crise dont les responsables sont justement ceux qui depuis des années nous expliquent - politiques, dirigeants du CAC 40 et du Medef - que l’autorégulation du marché confère au système capitaliste une supériorité indépassable. Ainsi l’enrichissement de quelques uns devait conduire au bien être de tous et la libre circulation des marchandises, des capitaux et des hommes aboutir à un dynamisme économique partagé sur toute la planète et par toutes les classes sociales. Il n’en est rien. Les émeutes de la faim sont là, les travailleurs sont licenciés, les peuples sont écrasés, comme le peuple palestinien en ce moment, les guerres se multiplient pour des raisons géopolitiques et stratégiques liées à la maîtrise des ressources naturelles et la cause environnementale est bafouée au point de mettre en question l’avenir du monde.

Curieux retournement de l’histoire ceux qui hier, pour faire des affaires, dénonçaient le trop d’Etat sont les premiers aujourd'hui à réclamer son soutien pour ne pas sombrer en pleine débâcle boursière. Ici plus question d’assistanat mais de responsabilité à l’égard des petits porteurs que l’on prétend préserver de la ruine. Fonds monétaire international (FMI), Organisation mondiale du commerce (OMC), Banque centrale européenne (BCE), leurs dirigeants tiennent tous le même discours. Ce cynisme on le retrouve dans la politique gouvernementale, à tel point que les caisses qui étaient vides pour les retraites, la sécu, le pouvoir d’achat, les services publics et l’Education Nationale, sont subitement pleines pour renflouer les banques et les paradis fiscaux fragilisés par les créances toxiques qui circulent "légalement" sur les marchés depuis des années. Le scandale Madoff en donne la meilleure illustration, l’homme le plus adulé de la place boursière new-yorkaise s’est révélé être un escroc, responsable de l’évaporation de 50 milliards par une des méthodes les plus simples : la cavalerie. Il faut dire que jusqu’ici il avait garanti une rentabilité des placements sans comparaison.

Voila comment, dans ce libéralisme débridé, l'accumulation des profits, les rémunérations des grands dirigeants et des gros actionnaires, en bref l’argent roi ou la cupidité, supplantent l’homme et ses besoins. En 2009 plus que jamais c’est à cette logique implacable qu’il faut s’attaquer pour inverser les priorités et remettre l’homme au centre de l’action politique du local au mondial. Telle est l’ambition des communistes pour élaborer démocratiquement un autre Plan de développement durable de la Corse (PADDUC), pour résister à la Révision générale des politiques publiques (RGPP), pour l’emploi, les salaires et la relance économique par une hausse du pouvoir d’achat des ménages, pour l’environnement et la paix dans le monde.

A tutti Pace e Salute.

Michel STEFANI

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article