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Michel Stefani

34 ème Congrés du PCF

3 Juillet 2008

Contribution au débat
Le Parti demeure l'outil indispensable

L’Assemblée générale des 8 et 9 décembre 2007, première étape d’un processus de préparation extraordinaire du congrès de 2008, s'est conclue par l'adoption à plus de 70 % d'un mandat qui fixe le champ politique dans lequel la direction nationale devra impulsée l'activité du parti. L'heure n'est ni à sa dissolution ni au refus d'une transformation conforme à l'attente des communistes.

Outre les quelques 1300 délégués, ce sont 35 000 adhérent(e)s qui sont intervenus d'une manière ou d'une autre dans cette phase préparatoire articulée autour de plusieurs thématiques retrouvées dans les travaux en ruches au terme de la première séance de cette assemblée. Le mandat adopté en découle avec légitimité.

Le communisme, l'avenir du parti, le combat contre le capitalisme mondialisé, la riposte à la politique de Nicolas Sarkozy, la construction d’un rassemblement, l'ouverture d'une perspective de changement ont été au cœur de cette réflexion individuelle et collective.

Les mouvements sociaux engagés contre la politique de la droite depuis le mois de septembre, comme la crise politique profonde de la gauche ont été souvent rappelés pour souligner l’urgent besoin d’initiatives communistes.

Il s'agit à la fois d'amplifier la riposte et de dégager des horizons nouveaux sans perdre de vue les échéances électorales de 2008 premier grand rendez-vous politique depuis l'arrivée au pouvoir d'une droite sous l'étroite tutelle du Medef.

Ce débat se poursuivra jusqu'au Congrès fin 2008. En définitive, ce processus inhabituel, d'une durée de plus d’un an, devrait permettre de produire l’effort d’élaboration, de création théorique, politique et organisationnelle indispensable à un élan nouveau du combat auquel nous ne renonçons pas.

Au fil de nos congrès, nous avons, en effet tiré, de nombreux enseignements sur la façon dont le communisme a été incarné à l'époque dite du "socialisme réel" par les partis s'en réclamant, comme sur les apports et les échecs de ce qui restera l'un des événements politiques marquants du 20ème siècle.

Pour autant, la réalité aussi dure soit-elle qui affecte plusieurs des anciens partis communistes, n’invalide pas le sens et la portée émancipatrice du communisme. Telle est l'analyse qui se dégage. Dans l’affrontement de classe actuel, en tant que visée et projet de société, sa pertinence est renforcée face au capitalisme mondialisé, aux conditions d'exploitation et d'aliénations qu'il impose aux peuples comme à la planète.

Le défi existentiel auquel nous sommes confrontés à ce moment charnière de notre histoire et de celle de la gauche française, implique une grande créativité politique pour ouvrir des chemins nouveaux, révolutionnaires et démocratiques. C’est à cet objectif que les communistes, majoritairement, se proposent de travailler avec la force que constitue leur parti mais également avec celles et ceux qui partagent la volonté de transformer la société.

Toutes les opinions en présence ont été explorée et le seront encore. Cependant plusieurs délégué(e)s ont exprimé du scepticisme à l'égard de la direction, ont souligné son manque de lisibilité politique et la considère inaudible. Des avis et des prises de position multiples existent. Les interrogations sont nombreuses il faudra de l'écoute et du respect et enfin des décisions.

Les exigences de renouvellement du combat communiste et de l’organisation pour le mener efficacement n'échappent à personne. Néanmoins, les discussions expriment très largement un attachement "politique" des communistes au PCF accompagnée de l'exigence affirmée que d'importants efforts soient entrepris par la direction nationale afin de stimuler son activité et son renforcement.

L'accent a été mis sur la nécessité de travailler les contenus (enjeux de société, mutations du travail, nouvelle logique économique, propriété sociale des services essentiels, des grands moyens de production et d'échange) pour reprendre pied dans la bataille idéologique actuellement dominée par la droite.

Sur les questions stratégiques, le sentiment le plus largement partagé est que la construction politique commencée au début des années 70 avec l'union de la gauche et le programme commun se sont achevés avec l'échec de la gauche plurielle sans que l'expérience ouverte avec les collectifs antilibéraux ne soit plus probante.

Une nouvelle dynamique de rassemblement majoritaire et populaire est à construire "en bas" et "en haut" en appui sur notre objectif politique essentiel de dépassement du capitalisme. Sans quoi nous continuerons à constater que le PS renonce à une transformation radicale de la société et que l'extrême gauche, sans se défaire de la contestation stérile, conduit au même résultat.

Le débat doit donc se poursuivre sans exclure aucune opinion. Nos statuts garantissent cette confrontation démocratique pluraliste. Mais indépendamment de cet aspect réglementaire, il demeure nécessaire d'agir pour maintenir notre unité et parvenir ensemble au bout de ce processus en faisant obstacle aux pratiques sclérosantes des tendances.

Sans crainte des opinions exprimées, quelles qu'elles soient, il s'agit de permettre à chaque adhérent(e) de se prononcer le moment venu en toute connaissance de cause non pas de manière définitive mais pour fixer une ligne politique cohérente et lisible.

Toutes les questions seront ainsi appréhendées dans un esprit d’ouverture et de construction collective, avec la volonté fermement affirmée que les adhérent(e)s maîtrisent de bout en bout le processus et les décisions à prendre en particuliers celles déterminant l'avenir de leur parti.

En prise avec la vie quotidienne, les luttes sociales et populaires contre la droite et sa politique, l’effort d’analyse souhaité accompagnera de la sorte l'élaboration de notre projet en relation avec les salariés et les gens. C'est pourquoi il est prévu de renforcer l'activité du parti dans les entreprises et les quartiers populaires.

Dans ces conditions, il est possible de recréer une dynamique sociale et populaire qui associe engagement communiste et ouverture, proximité populaire et participation institutionnelle, efficacité politique et démocratie. C'est le rôle d'une organisation politique et il est naturel que le Parti communiste français, demeure aux yeux de l'immense majorité de ses adhérent(e)s, l'outil indispensable à la concrétisation de cette ambition.

Michel STEFANI

Bastia le 18 décembre 2007

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