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Michel Stefani

Parlement européen: François Alfonsi vote une résolution qui fait tache

3 Octobre 2019

François Alfoni, député européen élu sur la liste « EELV » compte parmi les parlementaires qui ont voté la résolution scélérate censée souligner l’« importance de la mémoire européenne pour l’avenir de l’Europe ». En réalité, cette mémoire est bafouée par les considérants révisionnistes de ce texte laissant présager un « avenir » sombre pour l’Europe.

En ignorant l’histoire même de la Corse, ce vote fait injure aux Résistants morts, sur cette terre, à l’image de Jean Nicoli, en raison de leur engagement communiste et antifasciste. Les communistes, notamment avec les gaullistes, furent les artisans de la Libération de la Corse puis de la France. Sur les cendres du nazisme, de la collaboration et de l’irrédentiste, ils ont contribué à la reconstruction nationale et à l’édification des institutions républicaines et sociales.

Un grossier raccourci historique, situant le déclenchement de la seconde guerre mondiale dans le pacte germano-soviétique, étaye cette résolution honteuse du Parlement européen. Les conséquences du Traité de Versailles ont été évacuées comme le sacrifice de la jeune République espagnole en 1936, les accords de Munich en octobre 1938, la collaboration active des puissances d’argent avec les régimes fascistes et nazi durant toute cette décennie. Le principe d’équivalence, développé ainsi entre nazisme et communisme, permet d’exonérer les régimes nationalistes d’inspiration fasciste des années 1930 autant que les gouvernements et ministres d’États, membres de l’Union européenne, qui les célèbrent aujourd’hui.

Cette résolution est également une insulte aux 20 millions de Soviétiques morts pour libérer l’Europe du joug nazi, aux centaines de milliers de communistes engagés dans la Résistance et les combats libérateurs dans tous les pays européens. Sans aucun égard pour ces sacrifices qui ont abouti à l’éradication du nazisme, elle vient s’appuyer sur la volonté, exprimée dans certains pays, d’interdire « l’idéologie communiste ». De fait, tous les Etats membres de l’Union européenne sont englobés dans la banalisation de ces dérives revanchardes des extrêmes droites. Enfin et ce n’est pas anodin s’ajoute, à l’adresse des peuples de l’Est européen, l’inféodation à l’OTAN, affirmée comme gage de liberté.

S'il y a des actes politiques qui font tache. Le vote de cette résolution assurément en fait partie.

Demain, sera-t-il encore possible de se dire communiste sans enfreindre cette résolution scélérate ? La question se pose à tous les démocrates, les progressistes, à celles et ceux qui, attachés à la liberté d’expression, trouveront légitime de construire avec le communisme une alternative au capitalisme. François Alfonsi, lui, ne se la pose pas.

Michel Stefani

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