Un PCF pleinement engagé dans la bataille pour la transformation sociale et la transition écologique.

Au lendemain de ce scrutin des européennes, les progressistes sont face à une double exigence élaborer un projet politique qui réponde aux attentes de progrès social et écologique ; reconstruire une perspective et un rassemblement à gauche crédibles.
C’est un paysage politique dévasté par le calcul politicien d’Emmanuel Macron qui se révèle à nos yeux après ce scrutin écrasé par l’instrumentalisation de l’électorat poussé de fait à arbitrer un match truqué entre LaRem et le RN. Alors qu’en Europe les forces politiques autoritaires et xénophobes se renforcent et ne cachent pas leurs ambitions, ce cynisme est lourd de dangers pour la République et notre pays la France.
Prés de 24 millions d’électeurs inscrits n’ont pas voté, 1 million ont voté blancs et nuls. C’est la photographie d’une France profondément affectée par la crise démocratique et une urgence sociale durement ressentie dans les couches populaires modestes confrontés à la baisse du pouvoir d’achat et aux inégalités, à la précarité de l’emploi et du logement, au difficile accès aux soins et aux services publics, aux ponctions sur les retraites.
Le sursaut de participation est ainsi traversé par trois données significatives : un électeur sur deux n’a pas voté ; l’opposition à la politique Macron/Philippe s’exprime notablement à travers l’extrême droite qui capte 40 % des votes « gilets jaunes » et arrive en tête une seconde fois après 2014 ; l’urgence écologique transcrite dans la progression de 4.5 % d’EELV avec un gain de 1,3 million de voix et le plus fort taux d’adhésion chez les électeurs de moins de 25 ans.
Dans le cadre institutionnel actuel, dont la clé de voute est la présidentielle, ces trois forces politiques se positionnent d’ores et déjà en se confondant dans la même posture hors clivage droite gauche.
L’échec est marquant pour Les Républicains ramenés à 8.5 %. Le Pen d’un côté et Macron de l’autre ont pu siphonner cet électorat avec d’autant plus de faciliter que les transferts de l’ancien ministre Mariani au RN ou l’appel à voter Renaissance de Raffarin y incitaient.
A 6.3 %, l’érosion de 13 points de la France Insoumise par rapport à la présidentielle sanctionne une stratégie partisane incarnée par l’omniprésence de Jean Luc Mélenchon dans la campagne et ses ambigüités sur la conception du rassemblement, son positionnement à l’égard de la gauche, ou encore ses hésitations plan A plan B.
Menacé de passer sous la barre des 5 % le PS arrive finalement, juste derrière en sauvant les meubles à 6.19 %. Quant à GénérationS les 3.7 % poussent effectivement Benoit Hamon vers la sortie qu’il annonçait en cas de résultat insuffisant.
Le PCF attendait mieux que les 2.5 % obtenus après une belle campagne et un engagement militant prometteurs, autour de la liste emmenée par Ian Brossat révélation, s’il en est, de cette élection. Absent des deux présidentielles précédentes, il était essentiel dans ce scrutin de progresser par rapport à l’élection présidentielle de 2007 et au résultat de 1.7 % enregistré alors. Le scrutin n’étant pas à la proportionnelle intégrale, le PCF n’aura pas de parlementaire européen malgré les 565 000 électeurs qui ont choisi « le bulletin rouge » du progrès social et écologique. Cependant on peut voir le chemin accompli et celui qui reste à faire pour installer une remontée d’influence durable et indispensable afin de surmonter, dans le rassemblement l’éparpillement de la gauche.
En Corse malgré une participation en légère hausse de 1.5 % l’abstention reste très forte à 62 %. Le RN en progression de 5 200 voix par rapport à 2014 obtient 23 835 voix et 27.74 % en y ajoutant Debout la France à 2.13 % c’est, comme à la présidentielle, un tiers des électeurs qui se sont exprimés à l’extrême droite mêlant dans ce vote colère et déception, nationalisme et xénophobie.
Les Républicains à 12.22 % et 10 495 voix sont loin des 26.3 % et des 21 044 suffrages de 2014 avec une perte de 11 449 voix. Dans de nombreuses communes, à quelques exceptions comme Calvi, Borgo ou Ghisonaccia, la droite républicaine se retrouve ainsi en difficulté malgré l’unité montrée autour du candidat Xavier Bellamy et affaiblie pour partie par la poussée de l’extrême droite et la stabilité de La Rem à 15.03 % soit trois points de moins que la présidentielle et 12 915 voix.
On peut également considérer que la droite reste impactée par le vote nationaliste comme cela s’est vérifier aux territoriales. La liste EELV Jadot est arrivée deuxième, avec 18 873 voix et 22 %, qui correspondent sensiblement au résultat obtenu sous l’étiquette Régions et peuples solidaires en 2014 17 207 voix et 24.5 % sans les Verts qui faisaient alors 3501 voix et 4.38 %.
Le PCF, cinquième, obtient 3307 voix et 3.85 % devant le PS 2998 voix 3.49 %, la FI 2717 3.16 % et GénérationS 1198 voix 1.39 %. Dans ces conditions les communistes continueront à œuvrer contre les politiques qui détruisent les vies comme l’environnement pour satisfaire la finance et le capital.
Il s’agit d’arracher les avancées sociales et démocratiques attendues par les travailleurs et les organisations syndicales en lutte dans les entreprises ; de mettre en échec le projet gouvernemental de contre-réforme des retraites, les reculs démocratiques contenus dans les réformes institutionnelles en préparation ; de gagner l’augmentation des salaires et des pensions, une sécurité sociale étendue, un plan d’urgence pour les services publics ; d’imposer la justice fiscale et de sanctionner l’évasion fiscale ; d’utiliser l’argent public en faveur des populations en priorité.
C’est ainsi déterminé que le Parti communiste français reste pleinement engagé dans la bataille pour la transformation sociale et la transition écologique.
Michel Stefani