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Michel Stefani

CMN : En eaux troubles les requins font la loi

27 Février 2019

La revendication politique prend le pas sur l’exigence sociale de maintien du service public et de tous les emplois en Corse comme sur le continent. La majorité régionale nationaliste reste calée sur sa feuille de route du 25 janvier 2016 et la seule position qui prévaudrait pour sortir de l’impasse serait la compagnie régionale.

De fait il y a une convergence objective et ancienne autour des intérêts représentés par le consortium des patrons corses. En janvier 2016 était affrété le Stena Carrier sous pavillon danois pour inverser la décision du Tribunal de commerce de Marseille favorable à l’offre MCM de reprise de la SNCM. La manœuvre du consortium consolidera la position d’oligopole offrant un contrôle quasi exclusif sur l’économie de la Corse à ceux la même dont la responsabilité dans la cherté de la vie est écrasante.

La perspective affichée alors par la majorité régionale était d’aboutir à la création d’une compagnie régionale via les SEMOP et le rachat de deux navires de plus de plus de 25 ans à la Corsica Linéa pour un montant de 10 M€ équivalent pratiquement au montant consacré à la reprise d’actifs de la SNCM liquidée.

Le Parquet national financier interviendra et finalement l’opération pas très claire sera abandonnée. Du coup le projet de SEM d’investissement rendant la CdC propriétaire de ses navires s’est trouvé lui aussi compromis et l’avènement de la compagnie régionale à tout le moins retardé. C’est aussi une explication à cet empilement mal maîtrisé de DSP transitoires et de tests marché.

La casse de la SNCM et les centaines d’emplois supprimés n’était qu’une étape. Après avoir offert le trafic passagers en totalité à la compagnie low cost Corsica Ferries, la nouvelle étape consiste de la même façon à concentrer le fret sur une seule compagnie. Les enjeux financiers demeurent déterminants.

En toile de fond on retrouve la volonté politique de dégager des excédents sur l’enveloppe de continuité territoriale, désormais déspécialisée, pour compenser les effets des politiques d’austérité sur les dotations revues à la baisse et préserver quelques marges budgétaires utiles au saupoudrage.

La DSP dont on nous disait qu’elle atteindrait un niveau de fiabilité tel qu’elle ne pourrait être attaquée l’est plus que jamais avec 2 recours introduit par la Corsica Ferries et maintenant la CMN. Pour un opérateur historique c’est unique.

En eaux troubles les requins font la loi. Le service public et les travailleurs en sortent rarement indemnes. Voila pourquoi il faut interrompre la procédure de renouvellement de la DSP afin de lever la menace qui pèse sur des centaines d’emplois à la CMN. L’objectif serait ainsi de garantir par un nouveau partenariat « gagnant gagnant » le service public et l’existence des deux compagnies.

Les communistes sont sans ambiguité du coté des marins et des personnels de la CMN et de Corsica Linéa qui ont décidé de défendre ensemble l’intérêt général.

Michel Stefani

 

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