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Michel Stefani

Ensemble, le 14 puis le 15... donnons nous la force de faire plier Macron et le MEDEF.

11 Décembre 2018

En cette fin d’année, c’est un climat réfractaire qui vient, aux prémices de l’hiver, ébranler la froide certitude d’un pouvoir technocratique au service exclusif des riches. Personne n’aurait pu dire en septembre, après un été de si mauvais coups contre les travailleurs, notamment les cheminots, qu’en décembre nous en serions là. C’est la panique, face à la colère légitime de celles et ceux qui, « nouveaux spoliés de la terre », n’en peuvent plus de payer la facture à la place des riches dont Macron s’est fait le président.

Malgré le matraquage médiatique quotidien, l’idéologie ultralibérale dogmatique, insensible au mal vivre des humains et de la planète, est percée au cœur par cette mobilisation populaire impromptue mais de classe au point de faire trembler les gardiens du temple de la finance au-delà même de l’hexagone. Ce peuple français, celui des faubourgs et des manufactures, de la terre et des usines, de 1789 et de la Commune, de 1936 et de la Résistance, celui de 1968 et de la démocratie sociale dans sa belle diversité et son originalité combattive vient une nouvelle fois interpeller les tenants d’un ordre établi où l’inégalité sociale est la règle.

Et voila ceux qui n’hésitent pas à répandre le feu des armes un peu partout dans le monde, ceux qui dénoncent « les pacifistes bêlant » parce qu’ils s’opposent à leurs guerres, qui se mettent à pleurnicher et à lancer des appels à la raison. Sauf que la colère est le sentiment le mieux partagé face à l’arrogance du gouvernement. Même les images de violence en boucle sur les écrans des grands médias, n’ont pas fait basculer l’opinion dans la peur et le rejet.

L’entourage présidentiel à pu miser sur un renfort de l’extrême droite et une prise de contrôle par cette dernière discréditant la mobilisation. Ce fut un mauvais calcul autant que de miser sur un pourrissement. Les revendications comme le rétablissement de l’ISF et l’imposition des entreprises, la hausse du Smic et des pensions, le développement des services publics, l’élargissement de la démocratie sociale et politique viennent contredire les propos des LePen père et fille en même temps que la politique du gouvernement.

L’escroquerie médiatique du candidat Macron, élu président au creux d’une crise politique profonde, se retourne contre son principal acteur mettant sur le grill l’action de son gouvernement qui prend à la gorge la grande majorité des Français, casse la protection sociale et atomise des services publics déjà exsangues.

Cette colère légitime vient de loin. Elle est le résultat de la suraccumulation des politiques d’austérité mais aussi de l’accélération donnée par Macron et son gouvernement. L’impact sur le quotidien de millions de français, dont le pouvoir d’achat, les conditions de vie et de travail sont devenus déplorables, est destructeur. Voila pourquoi, le gouvernement et le président de la République ne peuvent s’en tenir à de maigres annonces quand par ailleurs l’évasion fiscale soustrait 80 milliards au budget de la France, les gros actionnaires empochent 44 milliards de dividendes et les entreprises reçoivent 40 milliards d’euros de CICE sans contrepartie sociale juste pour satisfaire le MEDEF.

Pour la première fois depuis le début du quinquennat, après trois semaines de mobilisation des gilets jaunes, le pouvoir a reculé en ordre dispersé, en renonçant à la taxe de trop sur le carburant et à la hausse des tarifs de l’énergie. Mais cela était insuffisant et l’est encore maintenant après l’adresse à la Nation du président de République. Emmanuel Macron n’a pas été à la hauteur des attentes exprimées partout dans le pays.

Les fameux 100 euros versés aux salariés au Smic au titre de la prime d’activité, l’allégement de la CSG sur les retraites inférieures à 2000 euros, la défiscalisation des heures supplémentaires et enfin la prime de noël quand cela est possible pour l’entreprise, toutes ces mesures seront autofinancées par ceux la mêmes à qui ces elles sont destinées. Pas un centime ne viendra des profits du CAC 40. Pire, la remise en cause des cotisations sociales enfonce le coin dans la solidarité et la protection sociale.

Le 1er janvier 2019, l’impulsion doit être donnée d’une augmentation générale des salaires et des pensions dans le public comme dans le privé, le Smic doit être augmenté de 200 euros net, l’ISF rétabli et le capital mis à contribution pour ce faire comme pour financer la transition écologique et le service public.

La question sociale se retrouve ainsi au cœur des enjeux politiques portée par la force de l’exigence populaire.

En Corse à plus forte raison la réponse doit être à la hauteur des attentes alors que la cherté de la vie en général et du carburant en particulier repose sur un détournement des réfactions de TVA au détriment des consommateurs. La perspective d’une hausse massive de la taxe sur les ordures ménagères comme celle déjà intervenue par arrêté du président du Conseil exécutif pour le forfait des pensionnaires des EPHAD de Haute Corse, inquiète d’autant plus.

Rendre du pouvoir d’achat aux ménages populaires passe ici par des mesures incluant le contrôle et la régulation des prix, la transparence sur le dispositif de réfaction de TVA (194 M€), la hausse des salaires, l’extension de la prime de transport à tous les salariés actifs et retraités, le renforcement de la solidarité nationale et d’autres choix au niveau de la CdC. Pas besoin d’une conférence sociale. La réponse à l’urgence sociale que la colère populaire exprime de partout se doit d’être immédiate à défaut elle sera diluée dans le temps, comme ce fut le cas après le grand conflit de 1989 avec les tables rondes.

Chaque année, 100 millions d’euros sont versés aux entreprises insulaires. Essentiellement ils servent à reconstituer les trésoreries et à dégager une rentabilité supérieure à celle constatée pour des entreprises de taille comparable sur le continent. Le dernier rapport de l’Inspection générale des finances le souligne. Une bonne part de ces moyens financiers pourrait être utilisée pour l’industrialisation et l’emploi stable, la formation et les salaires. Cela ramène à notre proposition d’une sécurité d’emploi et de formation.

Le mirage de la réforme institutionnelle permanente survole ainsi une réalité sociale ou le chômage, la précarité et la pauvreté côtoient une richesse insolente consolidée ces dernières années grâce à l’injustice fiscale et à la captation de la solidarité nationale par une minorité qui a la main mise sur l’économie de la Corse et ne cesse de s’enrichir. C’est ce que montre la progression de 150 % des assujettis à l’ISF de 2005 à 2016.

Au cœur de l’affrontement de classe dont on voit bien aujourd’hui qu’il est une dure réalité pour les nouveaux « spoliés de la terre », les communistes ont un objectif : être utiles au peuple et à sa mobilisation pour une vie meilleure, une société plus juste, plus égalitaire et fraternelle. Ensemble, le 14 puis le 15 et les autres jours s'il le faut donnons nous la force de faire plier Macron et le MEDEF.

Michel Stefani

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