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Michel Stefani

Le Point : la diatribe contre les Chemins de fer de la Corse

3 Mai 2018

Ce jour dans la revue économie du magazine Le Point sous la plume de Michel Revol un article au vitriol suinte la bonne parole libérale s’agissant des Chemins de fer de la Corse.

L’auteur n’a sans doute pas mis les pieds dans une gare du réseau fustigé mais il imagine des scènes dont les acteurs seraient les magistrats de la Cours régionale des comptes.

Une de ces affirmations ne sera pas contredite le rapport de la Chambre régionale des comptes est volumineux. On ne peut pas être aussi certain d’une lecture complète et attentive de sa part. Sinon la réalité ne serait pas aussi falsifiée et résumable en peu de mots : un service folklorique et onéreux.

Hors de question de considérer qu’une compensation financière doit être versée pour faire fonctionner cet outil d’aménagement du territoire et de développement durable et visant à soulager le réseau routier, désenclaver le territoire et réduire l’impact environnemental.

Ce monsieur, le m minuscule est de rigueur, que l’on voit très bien en claquettes et maillot sous les remparts de Calvi, a visiblement une préférence pour la voiture bien rafraichie comme moyen de transport.

C’est son choix mais il ne peut dénigrer comme il le fait ce qui est un service public 365 jours de l’année qu’elles que soient les conditions météorologiques. L’hiver il aurait eu le plaisir de franchir le col de Vizzavona enneigé et de se rendre compte pourquoi il est préférable, entre autres, de préserver les jeunes étudiants de l’université des dangers de la route…

La charge ne vaut pas argument et cet adepte de la villégiature intellectuelle aurait du se contenter de s’en tenir avec sa légèreté au simple examen des paysages.

Dans la pensée formatée antiservice public l’amertume fait surface dès lors qu’un statut garantit aux agents les conditions de travail et une couverture sociale dignes de notre époque. Ce monsieur n’y échappe pas. La formule retenue est particulièrement significative « le principal boulet des Chemins de fer de la Corse, ce sont les charges de personnel ».

Mieux encore il y aurait une telle « désorganisation que la SNCF passerait pour un modèle ». Ces propos peu réfléchis comme le reste laissent supposer que les usagers pourraient être exposés à des risques majeurs sur une voie unique de surcroit. C’est parfaitement irresponsable.

Quand à dire que le comptage des passagers ne seraient pas effectué et que ceux-ci voyageraient sans titre de transports au prétexte que « la société n’a pas de compte à rendre » c’est une énormité qui traduit une méconnaissance du sujet.

La simple lecture des annexes au rapport permettait de corriger la vision déformante du libéral convaincu et d’approcher la gestion des Chemins de fer de la Corse et les instruments mis en place pour satisfaire aux exigences contractuelles posées par la convention de délégation de service public et exécutées sous le contrôle de la Collectivité territoriale de Corse (CTC) et l’Etat notamment pour les questions de sécurité.

On peut aussi lui conseiller de consulter les rapports du délégataire exhaustifs pour comprendre le fonctionnement réel des Chemins de fer de la Corse et les rapports avec la l’autorité délégante la CTC et les services de l’Etat durant la période d’investigation de la Chambre.

Ce travail sérieux, intellectuellement honnête aurait permis à Michel Revol de savoir que les Chemins de fer de la Corse, après 120 ans d’existence, ont fait l’objet d’investissements importants et que d’autres seront réalisés comme l’extension en plaine orientale, la gestion informatisée des circulations, le renouvellement des autorails pour les services urbains précisément parce que la CTC l’a voulu ainsi.

Michel Stefani

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