Et la concentration du pouvoir fut
18 Janvier 2018

La nouvelle collectivité unique a connu son premier clash. Nous savions que, compte tenu de la précipitation, il y aurait une période plus ou moins longue de rodage mais ce à quoi nous avons assisté n’a rien à voir avec l’exercice des compétences nombreuses.
L’opposition de droite s’est plainte d’avoir été victime de l’hégémonie de la majorité régionale nationaliste qui dit lui avoir fait payer en retour le coup de l’Office HLM de Corse du Sud.
La création de la Collectivité unique et du pouvoir unique, que les groupes en présences dans cette nouvelle Assemblée de Corse ont réclamé, se montre crument pour ce qu’elle est : une institution de forte concentration du pouvoir régional entre peu de mains.
La visée libérale de simplification administrative pour fluidifier l’action publique, non sans l’austérité, passerait presque inaperçue.
L’autre sujet qui n’a pas manqué de surprendre c’est effectivement en cette période de restriction budgétaire la mansuétude du gouvernement s’agissant des indemnités d’élus de la nouvelle représentation régionale. De 40 à 56 % d’augmentation selon les fonctions quand par ailleurs le traditionnel coup de pouce au SMIC ne dépasse pas les 1.5% cela fait rêver les 22 % de ménages insulaires dont les revenus sont inférieurs au seuil de pauvreté.
Le gouvernement, rien que le gouvernement l’aurait voulu ainsi nous dit on. Sauf qu’il s’agissait d’une proposition et qu’il y a eu un vote des élus de l’Assemblée de Corse sur un rapport et que ce vote ne pouvait pas être que technique dans ce contexte social.
S’il faut reconnaitre l’important volume de compétences à exercer pour ces élus, il leur était possible d’envisager une modulation inférieure en tout cas, et sans démagogie en l’absence d’un statut de l’élu, de rester dans un choix de principe compréhensible par le plus grand nombre et particulièrement par les plus démunis.
Michel Stefani