L’attitude de principe consiste à parrainer Jean Luc Mélenchon
A moins de 50 jours du premier tour de la présidentielle, clé de voute nous dit-on de la vie politique française, l’ambiance délétère post primaires discrédite de plus en plus cette élection dont est évacuée la vie quotidienne des citoyens et leurs souffrances.
Pas question ici de banaliser les comportements et les pratiques d’une caste dirigeante aux ordres des forces de l’argent et si sure d’elle qu’elle croit l’impunité acquise au point de faire ce qu’elle dénonce toute honte bue. Ni probité, ni moralité politique, l’argent public facilite la vie de famille et la justice devrait rester en réserve pour ne pas troubler sa campagne électorale.
Où va-t-on ? Il y a de quoi s’interroger quand dans le même temps les médias inféodés aux groupes du CAC 40 et à leurs PDG nous servent en longueur de journaux télévisés le prêt à penser d’une alternance indolore pour les profits capitalistes.
De surcroit, la transhumance des seconds couteaux y est étalée avec gourmandise. L’opportunisme reste peu glorieux même pour faire barrage à lepen. Le candidat victorieux de la primaire socialiste vit donc à ses dépends l’ambition néolibérale cultivée par Hollande et Valls. Ces derniers, en bons fossoyeurs de la gauche, ont choisi la recomposition au centre avec Macron.
Cette stratégie mitterrandienne d’accession ou de maintien au pouvoir, suppose l’effacement du repère droite gauche et si possible la disparition des partis à gauche qui ont structuré l’histoire politique, sociale et démocratique de notre pays.
Belle image encore une fois d’un système à bout de souffle sclérosé par l’absence chronique de scrupule de ses dirigeants et la logique antidémocratique d’une Constitution faite pour élire tous les cinq ans un monarque républicain qu’un parlement docile ne viendrait pas contrarier. L’inversion du calendrier électoral sert à ça. Vive la République qui en sera purgée pour promouvoir la démocratie, la solidarité et le progrès social !
La crise de régime, dans le contexte économique et social rude pour les plus modestes, peut effectivement conduire, au contraire, le pays vers les rivages les plus hostiles aux principes républicains et aux « conquis sociaux » pour reprendre les mots d’Ambroise Croizat.
Les politiques toujours plus dures pour les travailleurs et les ménages populaires alimentent la défiance, l’abstention, les populismes. L’affaiblissement des services publics, le chômage massif, les bas salaires, la pauvreté et la précarité… obscurcissent le quotidien de millions de personnes poussées dans les bras de démagogues nostalgiques d’une époque couleur vert de gris.
Face à cela, la réussite des meetings et les nouvelles technologies suffiront-elles à faire renaître l’espoir brisé dans les divisions ? La prédiction des deux gauches irréconciliables se réaliserait-elle ? La gauche d’alternative, taraudée par ces interrogations, peine à trouver la dynamique nécessaire à la qualification au second tour de la présidentielle.
Si les communistes ont agit, et agissent pour ne pas être engloutis dans le piège du choix par défaut à ce moment là, force est de convenir que l’appel à voter Jean Luc Mélenchon pour rassembleur qu’il soit n’a pas de prolongement aux législatives.
En effet, les stratèges de la France insoumise, appellation allégorique permettant de se situer hors parti tout en en étant un, comptent présenter des candidats face aux députés communistes sortants mais aussi face à des candidats communistes susceptibles de gagner au second tour.
Malgré des programmes convergents, ce refus de construire une démarche de rassemblement aux législatives, respectant la place de chacun pour battre la droite son extrême et les néolibéraux, sans parler de sectarisme, conduirait, si il persistait, à renforcer nos principaux adversaires politiques.
Le recensement des parrainages s’en ressent. Pour autant l’attitude de principe consiste à respecter la volonté majoritaire exprimée par les adhérents du PCF au mois de novembre dernier et de parrainer Jean Luc Mélenchon le candidat à la présidentielle pour lequel nous appelons depuis à voter. Elus communistes et du Front de gauche de l’Assemblée de Corse nous le faisons loyalement.
Dominique Bucchini Josette Risterucci Michel Stefani