Il faut que les communistes soient eux-mêmes pour faire renaitre l’espoir à gauche
La presse, qui porte comme chacun sait une attention particulière à ce que les communistes peuvent faire, s’en délecte, ceux-ci viennent de désavouer « leurs cadres dirigeants ». La formule était apparue lors de la Conférence nationale du PCF le 5 novembre.
Effectivement la Conférence nationale qui elle avait désavoué le Secrétaire national se retrouve dans la même situation après ce vote et inversement ce dernier conforté dans son choix d’appeler à voter Jean Luc Mélenchon (JLM 2017).
On peut se contenter de répéter que la démonstration n’est après tout que celle de la démocratie il n’est pas superflu de souligner, malgré un vote très majoritaire du préambule stratégique aux deux options, la fragilité de cette direction sinon de s’interroger sur sa légitimité.
Cela étant, nous voila tous engagés derrière JLM 2017 pour lequel le Parti communiste français appelle officiellement à voter et parallèlement à mener une campagne autonome.
Notre candidat nous autorisera-t-il à coller des affiches, même si nous les payons, sur lesquelles apparaîtra le sigle du PCF ?
La question se pose à tout le moins car ceux de l’Humain d’abord et du Front de gauche sont désormais des reliquats inutilisables, s’il on s’en tient aux propos de notre candidat.
Le Parti de gauche lui a fait entendre sa satisfaction après le vote des communistes. Au nom de la nécessaire cohérence, il a exigé l’adhésion du PCF à la Charte de la France insoumise pour avoir une seule et même campagne à la présidentielle et aux législatives.
« L’union est combat » cette affirmation du PG le confirme.
Quand par ailleurs le nouveau mentor de la droite François Fillon vient d’exploser tous ses concurrents avec le programme pro-MEDEF le plus antisocial, cette prise de position politique interpelle quelque peu sans vouloir pinailler compte tenu du danger.
Côté PS, la victoire de Fillon est un avantage. Elle lui permet avec sa propre primaire de développer deux mois durant un discours d’opposition à ce programme réactionnaire et de masquer la politique désastreuse du gouvernement.
Le suspens entretenu sur la démission de Valls et son engagement contre Hollande viendra en rajouter. La machine à produire du vote utile à gauche est donc en marche. Face à elle, la dynamique du rassemblement anti-austéritaire reste à construire en surmontant la multiplicité des candidatures classées à gauche.
A travers cette démarche il s’agit de sortir de l’impasse sociale libérale et de battre la droite et l’extrême droite. C’est une impérieuse nécessité. Pour cela il faut que, dans la campagne particulièrement difficile qui s’annonce, les communistes soient plus encore eux-mêmes pour parvenir à impulser cette dynamique de rassemblement populaire et faire renaître l’espoir à gauche.
Michel Stefani