C’est l’option 2.
Historiquement l’existence du Parti communiste a été fondée sur son utilité à promouvoir l’unité de la classe ouvrière et à défendre ainsi collectivement les intérêts de celle-ci face à la bourgeoisie dominante plus enclin à l’exploiter pour garantir ses profits capitalistes qu’à lui permettre de vivre dignement de son travail et de bénéficier des progrès de la modernité propre à son épanouissement au quotidien.
Pour la classe ouvrière obtenir les moyens de se loger, se soigner, se former, se cultiver, se distraire… n’a été que le fruit de longs combats ouvrant la voie de son émancipation et par la même celle du peuple du tout entier dans un progrès social partagé. Toutes les avancées démocratiques en sont également le produit. Les grandes conquêtes de 1936 de 1945 et de 1968 le confirment.
A quelques mois d’échéances électorales décisives peut-on considérer que cet affrontement de classes n’est plus qu’un vestige du siècle précédent et croire que les communistes, qui l’ont traversé de génération en génération en tenant toute leur place dans ces difficiles combats, puissent faire œuvre d’inutilité en choisissant d’engager un candidat à l’élection présidentielle ?
Au moment ou la primaire à droite laisse supposer, en cas de victoire de Fillon, une politique des plus réactionnaires contre les travailleurs et le peuple, la réponse est : non !
Pourquoi ? Tout simplement parce que cette candidature n’est pas faite pour les désarmer mais au contraire pour leur fournir les armes nécessaires afin de mettre en échec les forces de la droite et du patronat et à enrayer leur machine antisociale à remonter le temps.
Les communistes sont ils capables de faire cela ? Sans aucun doute.
Dans le paysage politique tel qu’il se dessine à présent a travers cette menace d’avoir à choisir entre un retour au pouvoir de la droite réactionnaire et conservatrice et une extrême droite faisant assaut de démagogie sociale et nationale, la volonté de rassembler les forces de progrès sans se prostré ni se prosterné est une évidence.
Force est de constater que ce choix les communistes l’ont fait sans être entendus à cet instant notamment par JL Mélenchon, la France Insoumise et ses satellites issus du Front de gauche dont ils ont d’un commun accord et préalablement prononcé l’extinction.
Les communistes vont voter ils le feront en connaissance de cause, librement et leur vote s’il devait confirmer celui de la Conférence nationale n’aurait rien de mortifère contrairement à ce que nous pouvons lire et entendre pas plus qu’il n’est salutaire d’appeler à voter JL Mélenchon sans même pouvoir débattre du contenu politique de sa démarche très présidentialiste.
Il ne s’agit pas non plus de faire croire que JL Mélenchon et la France Insoumise sont politiquement les plus éloignés de ce que nous défendons mais surtout de relever un comportement à l’égard du PCF qui laisse deviner une stratégie encouragée par des sondages positifs consistant à le rayer électoralement de la carte politique à gauche.
"Hors partis" la promotion a sens unique de JL Mélenchon participe de la recomposition politique qui débutera au lendemain du second tour de la présidentielle sur un terrain miné ou les 577 candidats de la France Insoumise n’hésiteront pas à chercher la réciprocité d’un désistement y compris avec le PS pour pouvoir siéger à l’Assemblée Nationale en nombre suffisant.
Réfuter cet affirmation reviendrait à laisser croire que la France Insoumise ne serait en fait que l’écurie électorale de JL Mélenchon pour la présidentielle. Tel n’est pas le cas. La France Insoumise vise à occuper tout l’espace politique à gauche du PS tout en gagnant sur la partie sociale démocrate.
Dans le système binaire de la présidentielle, c’est son seul moyen d’espérer franchir l’étape du premier tour. Sinon partisan cet objectif conduit dans une impasse dés lors qu’il considère le parti communiste comme un obstacle et non comme un partenaire essentiel à la dynamique de rassemblement populaire indispensable, comme en 2005 pour le référendum sur TCE et en 2012 pour la présidentielle avec le Front de gauche.
Le PS qui a désormais son faire valoir avec le projet antisocial de Fillon va pouvoir rebondir au bénéfice de sa primaire indépendamment des soubresauts politiciens auxquels il faut s’attendre et de cette façon refermer le piège provoquant, après l’isolement de chacune, la dispersion des forces de progrès disponibles pour construire une alternative à l’austérité sociale libérale et au retour revanchard d’une droite encore plus réactionnaire dans la poursuite de cette politique inspirée par le MEDEF et rejetée par le peuple.
Il est fréquent de dire que le Parti communiste dans les moments difficiles a su prendre les décisions qui s’imposaient. Les communistes ont effectivement quelques bonnes raison d’en être fiers. Et bien c’est avec cette fierté et la confiance qu’elle procure qu’ils doivent sans crainte se prononcer pour mener cette bataille difficile de la présidentielle et des législatives avec leurs candidats. C’est l’option 2.
Michel Stefani