Chiffres du chômage : la supercherie pré-électorale du candidat Hollande
Le Canard Enchaîné, dans son édition du 3 août, nous apprend que les agents de pôle emploi ont reçu instruction de fournir à tour de bras des formations aux chômeurs pour atteindre l’objectif des 500 000 demandeurs d’emploi en moins en décembre.
L’article intitulé : « Mobilisation générale à Pôle emploi pour inverser la courbe du chômage » nous apprend par exemple que cette supercherie pré-électorale du candidat Hollande repose sur l’hypothèse selon laquelle 19 % des demandeurs d’emploi doivent porter leur propre projet de formation. L’Agence pour sa part devra délivrer dans ces conditions 705 000 « attestations d’entrée en stage de formation nécessitant une intervention de type conseil en formation ».
De tels maquillages, permettent d’annoncer, avec un forte de dose de cynisme, des chiffres globalement « en baisse » depuis le début de l’année. Fin mai, la Ministre du travail, se félicitait ainsi sur Facebook, de comptabiliser 70 000 demandeurs d’emploi en moins depuis janvier.
Ces tripatouillages statistiques font que les seuls pris en compte sont ceux classés dans la « catégorie A » sans emploi et en recherche active. Les autres catégories B et C qui regroupent les personnes ayant eu une activité réduite et étant en recherche d’un emploi moins précaire sont oubliées alors que celles-ci explosent.
La Corse bien sur est concernée par cette manœuvre gouvernementale. Le Gouvernement maquille bel et bien les chiffres du chômage en faisant passer un nombre très important de privés d’emplois dans la catégorie D afin d’atteindre le chiffre miraculeux de 1 million de chômeur en moins alors qu’en réalité ils ont basculé temporairement en formation.
La logique est la même pour les jeunes. L’objectif présidentiel de mettre 350 000 jeunes en service civique d’ici à 2018 (soit la moitié d’une génération) est également un moyen de faire diminuer artificiellement le chômage. Même la baisse des demandeurs d’emplois de catégorie A est donc fictive.
Lorsque le nombre de demandeurs d’emploi communiqué par le Gouvernement baisse, cela ne se traduit pas dans le concret car les chiffres sont manipulés. Il serait temps qu’il cesse de jouer aux apprentis sorciers. Dans un autre article paru quelques semaines auparavant l’hebdomadaire satirique soulignait : « Sous Sarkozy, il y a eu en moyenne chaque mois 21 600 inscrits supplémentaires à Pôle emploi. Sous Hollande, les choses ne restent pas en l’état : on a accéléré, avec 24 100 inscrits chaque mois. »
Pour autant, quel que soit le quinquennat, ces chiffres ne prennent pas en compte les nombreuses radiations administratives pour : « défaut d’actualisation ou manquement à la recherche active d’emploi ». Dans les faits, sous couvert de compétitivité, la férocité de l’exploitation patronale demeure et des dizaines de milliers personnes se plient par obligation au temps partiel subi, aux contrats précaires ou acceptent un emploi non conforme à leurs qualifications ou à leurs aspirations.
Plusieurs études montrent ainsi qu’au-delà des inscrits à pôle emploi, près de 10 millions de personnes cherchent du travail en France. C’est près d’un actif du secteur privé sur deux. En conséquence, le Gouvernement serait bien inspiré d’arrêter le maquillage administratif de son échec politique en matière de lutte contre le chômage et de prendre le problème à bras le corps au lieu de s’enfermer dans les fausses solutions de la loi anti-travail et du CICE extrêmement couteux pour le pays et sans résultat sur le front de l’emploi.
Michel Stefani