Manca Alternativa : aucune consigne de vote contre l’austérité
Les camarades de Manca Alternativa veulent faire endosser la responsabilité de leur inconséquence politique aux autres et particulièrement au PCF. Après avoir échoué dans leur tentative de constituer « la liste de la vraie gauche » ils expliquent que leur décision n’est intervenue qu’après avoir eu connaissance du sondage Opinion Way Via Stella RCFM le 2 novembre. Ils ont été surpris par le niveau d’abstention annoncé pour ce type d’élection et conclu -ce qui n’est pas faux- à une forte déception à gauche.
Ils ont donc choisi de s’associer au parti gouvernemental EELV pour combattre l’austérité d’une « manière inédite » et d'entrer en campagne dans la précipitation. S’ils avaient pu franchir l’obstacle de la déclaration de candidature, pour eux il aurait été hors de question de réaliser une quelconque alliance au second et au troisième tour. Soit.
Là où les choses se gâtent c’est quand ils reprochent aux PCF de ne pas faire abstraction des résultats du premier tour qui sera déterminant pour la suite des événements. Ce faisant Manca Alternativa avoue son incapacité à pouvoir jouer un rôle dans l’objectif essentiel d’ouvrir une perspective, de faire renaître un espoir à gauche et pour cela de modifier le rapport de force politique en conséquence au premier tour.
Comme chez nous effectivement ce n’est pas « la lutte des places » nous leur avons dit qu’ils avaient toute leur place sur la liste du Front de gauche et pouvaient, avec l’ensemble des colistiers et des forces partie prenante, participer à cette bataille électorale avant de décider ensemble, au soir du premier tour, du prolongement à donner au combat contre l’austérité non seulement dans le temps électoral mais au-delà dans la vie politique quotidienne.
Ce travail en commun ils l’ont refusé après trois réunions où aucun désaccord n’était apparu entre nous ni sur l’analyse du bilan de la majorité régionale sortante, ni sur le bilan des élus du groupe communiste et citoyen du Front de gauche, ni sur l’objectif de combattre la politique d’austérité déclinée depuis la Commission européenne via le gouvernement Valls Hollande jusqu’à la CTC.
Enfin leur attaque inacceptable est celle qui consiste à dire que le PCF se « réclame abusivement du Front de gauche ». Il peut leur déplaire de constater que le Front de gauche n’aurait aucune existence en Corse sans le PCF mais de là à exprimer un tel jugement il y a une marge surtout quand Manca Alternativa se targue d’une activité politique dont l’acte majeur, sinon de naissance, est d’avoir participé aux dernières élections départementales dans deux cantons.
Alors pour donner toute sa force à leur débandade administrative, ils expliquent qu’aucune liste n’incarne en leur absence le combat contre l’austérité et ne donnent aucune consigne de vote. « Les électeurs choisiront en toute connaissance de cause » disent-ils. Pour autant, s’ils se préoccupaient véritablement de l’intérêt général, comme ils l’affirment, ils mettraient leur aigreur anticommuniste de côté et - au lieu d’encourager l’abstention - appelleraient à voter contre l’austérité avec la liste du Front de gauche.
Michel Stefani