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Michel Stefani

Jean Félix Acquaviva un ami des CFC

10 Juillet 2015

Dans une interview au mensuel InCorsica, Jean Félix Acquaviva reprend subrepticement les propos de Marc Simeoni qui déclarait il y a peu « si l’argent public, versé par la CTC aux CFC, 30 M€ par an (le chiffre est faux), avait été consacré à l’action économique nous aurions découvert la téléportation avant la micheline ».

Le dirigeant nationaliste d’Inseme per a Corsica, propose lui d’établir des liaisons aériennes régulières à l’année entre la Corse la Toscane et la Sardaigne. « Une sorte de métro aérien (...) pour offrir aux entreprises corses un marché plus vaste et les insérer dans une dynamique ». C’est sans doute ce moment d’égarement intellectuel qui l’a conduit à faire une comparaison incongrue avec les CFC qui ne sont pas contrairement à ce qu’il dit en déficit.

Comme le rappelle pertinemment le journaliste qui l’a interviewé, l’expérience de Prumitei, dont il fut un des dirigeants, aurait du l’instruire suffisamment de ce qu’est un déficit pour ne pas employer le terme à mauvais escient.

Son projet, qui mobiliserait 2 ATR dont on ne sait pas s’ils seront retirés de la desserte de service public de continuité territoriale, loués ou achetés, produirait un déficit de 3 M€ pour transporter 45000 passagers par an avec des tarifs de 60 à 120 €. « Si on compare au déficit généré par les CFC ce n’est rien. Le programme Maritimo, c’est de 200 M€, il peut décemment en consacrer 3 à un tel projet. Le jeu en vaut la chandelle ». Tout est dit.

A contrario, on retiendra que les CFC perçoivent, pour exécuter la délégation de services public, une compensation financière annuelle de 20 M€, contre 22 à 24 prévus initialement et dégagent un CA de 28 M€ réinjecté pour l’essentiel (90 %) dans l’économie locale. En même temps les élus de l’Assemblée de Corse, comme ils l’ont fait pour la DSP, ont voté unanimement un schéma des investissements ferroviaires d’un montant de 140 M€ sur dix ans.

Dans ce cadre les CFC ont pu et devront répondre parfaitement à la mission que les élus de l’Assemblée de Corse leur ont confiée à savoir : offrir un service public de qualité, désenclaver les territoires notamment du centre Corse, désengorger le réseau routier urbain et préserver l’environnement. En 2014, les CFC ont transporté 1 million de passagers et produit 1 million de kilomètres trains.

Cette action d’intérêt public pour la Corse est un choix politique qui nécessite l’engagement financier de la CTC à ce niveau indispensable sans confondre, comme le font les détracteurs des CFC, ici cités, compensation financière et déficit. Ce raisonnement ultralibéral contribue, en effet, à la mise en œuvre de la logique low cost au détriment des entreprises de transport délégataires de service public en Corse. Fondamentalement, il s'agit d'un choix de société.

Michel Stefani

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