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Michel Stefani

SNCM : « Il faut savoir si la direction est franche ».

15 Novembre 2014

Dans son délibéré concernant la déclaration de cessation de paiement et de dépôt de bilan de la direction de la SNCM, le Tribunal de commerce de Marseille a prononcé un sursoit à statuer et mandaté un juge enquêteur « pour recueillir tous les éléments et renseignements sur la situation financière, économique et sociale de l'entreprise, afin de l'éclairer pleinement sur la réalité de l'état de cessation des paiements de la société SNCM (...) ».

Le président du Tribunal de commerce, et le procureur de la République ont donc exprimé des doutes sur le bien fondé de l’action de la direction de la SNCM. En clair, la crainte est que l’actionnaire principal, Transdev, ait organisé la démarche sans y être obligé.

Le compte rendu d’audience est éloquent. Le procureur s’interroge : « La SNCM est-elle en état de cessation de paiement ? Cette question doit aussi être examinée à la lumière des 129 millions de pertes cumulées au cours des quatre dernières années ». Alors « que face à ces dettes il existe un actif (des bateaux) et un savoir-faire des salariés ».

Il s'est également dit « surpris d'entendre que la cagnotte du Napoléon-Bonaparte » (constituée par le remboursement des assurances suite à l’avarie et la vente du navire tel que) ait du être totalement absorbée afin « d'assurer la continuité de l'activité ». Sa conclusion est implacable à l’égard de la direction de la SNCM : « Il faut savoir si la direction est franche ».

Dans l’immédiat la réunion prévue le 18 novembre dans le cadre de la mission Bélier garde toute son utilité. La prudence justifiée du procureur et du président du Tribunal de commerce doit être sérieusement prise en compte par le gouvernement. L’Etat actionnaire de la SNCM aura la possibilité de donner un coup d’arrêt à cette marche forcée vers l’abîme impulsée par les dirigeants de Transdev et de Véolia. Le gouvernement peut effectivement reprendre la main pour :

• stopper la procédure collective

• régulariser la participation au capital de la CDC

• reprendre la réflexion en faveur d’un projet industriel de relance

• pérenniser l’emploi et le service public • garantir l’exécution de la DSP et son attribution au groupement CMN SNCM

Plus que jamais il faut soutenir les marins, sédentaires et officiers de la SNCM. Ils se battent avec leurs organisations syndicales dans un objectif d’intérêt général pour le service public face aux tenants de la logique libérale et dévastatrice du low cost. C’est le sens du comité de soutien initié par Gaby Charroux député maire de Martigues, Dominique Bucchini président de l’Assemblée de Corse et Marie Christine Vergiat députée européen. Plus nous serons nombreux à le signer plus nous obligerons le gouvernement à agir pour que vive la SNCM et le service public de continuité territoriale entre le continent et la Corse.

Michel Stefani

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