SNCM : les travailleurs sont acculés
23 Juin 2014
Ce jour les organisations syndicales de la SNCM ont écrit aux Elu(e)s de l’Assemblée de Corse alors que demain leur préavis de grève déposé depuis un mois prend effet.
Les élu(e)s communistes et citoyens du Front de gauche sont attentifs à ce qui se passe.
L’absence de décision du gouvernement depuis le 10 janvier et sa désinvolture jusqu’à ce jour laisse à penser que cette course de lenteur participe des objectifs de procédure collective au Tribunal de commerce voire de constitution d’une SEM d’investissement ou encore de l’attente du résultat du énième recours de Corsica Ferries France contre la DSP.
De même la signature d’une convention d’affrètement de 3 navires avec cette compagnie pose problème d’une part parce que ce choix est destiné à briser la grève au lieu d’exiger du gouvernement qu’il assume ses engagements, d’autre part parce cette convention n’a fait l’objet d’aucune délibération ni de l’OTC, ni de l’Assemblée de Corse.
Les salariés que nous avons rencontrés, ces dernières semaines, se sentent acculés.
Ils ont conscience que la grève aura des conséquences mais ils s’étonnent à juste titre que le préavis n’ait pas été mis à profit pour l’éviter. De quelque côté qu’ils se tournent, ils voient la mise en cause de leur outil de travail avec des milliers d’emplois supprimés.
Ils sont choqués de constater un tel acharnement contre la SNCM.
Dans un contexte d’aggravation profonde de la crise et du chômage cette perspective est d’autant plus inacceptable que la SNCM est garantie par la DSP que la CTC lui a attribuée d’une compensation financière de 600 M€.
Comment ne pas comprendre ces travailleurs qui ont le sentiment d’avoir été trompés et lâchés par le gouvernement représentant l’Etat devenu actionnaire principal de la compagnie ? Pour éviter le conflit le gouvernement se doit de prendre l’initiative dans le cadre des responsabilités qui sont les siennes tant du point de vue de l’emploi que du service public de continuité territoriale.
Michel STEFANI