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Michel Stefani

GMC ou la logique low cost antisociale.

30 Juin 2014

Dans un encart publicitaire sur une demi-page de Corse Matin, le syndicat patronal des Grandes maisons corses (GMC) s’offusque aujourd’hui violemment de la grève à la SNCM. Les travailleurs, la compagnie sont mis en accusation trop de subventions, mauvaise gestion. Pour faire court : la compagnie doit être liquidée.

La mémoire sélective fait effet. Ces patrons de l’hôtellerie de luxe oublient que l’ouverture à la concurrence déloyale subventionnée au profit de Corsica Ferries et au détriment de la CMN et de la SNCM est en partie une des plus anciennes revendications du patronat insulaire.

Que la continuité territoriale soit ainsi « siphonnée » ne les gêne pas. Prés de 180 M€ ont été versés à Corsica Ferries pour priver la CMN et la SNCM de recettes et déséquilibrer la délégation de service public (DSP) jusqu’à mettre en difficulté ces deux compagnies qui en étaient attributaires. Aucune collectivité n’organise les DSP de la sorte mais cela ne perturbent pas ces patrons qui ont un sens aigu de l’intérêt général.

Ils préfèrent le low cost, le salarié détaché, le dumping fiscal et social. Et comme chacun sait, ils n’ont jamais demandé ni reçu d’aides publiques. Voila pourquoi, ils accusent « un syndicat », la CGT sans la nommer, « de prendre la Corse et les Corses en otage au seul profit de ses adhérents ».

Ce raccourci ignore volontairement les autres organisations syndicales CFE-CGC, SAMM, CFDT et FO représentatives des centaines de marins, sédentaires et officiers de la compagnie partie prenante du conflit. De la même façon il leur est plus confortable de rendre les syndicats de salariés responsables de l’état de délabrement de l’économie insulaire du chômage galopant, de la précarité et de la pauvreté.

Autrement dit l’emploi précaire et les bas salaires en Corse c’est la faute des syndicats de salariés, les détournements de TVA, de la taxe de transport, du franco de port, la cherté de la vie aussi.

Après quoi ils expliquent, sans rien démontrer, que l’enveloppe de Continuité territoriale, profite plus à Marseille qu’à la Corse. C’est tellement plus simple. Où est l’irresponsabilité du côté de ces patrons ou comme ils le disent des travailleurs qui refusent de perdre leur emploi en résistant à la logique low cost antisociale ?

Michel Stefani

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T
Vous avez tout faux : je vous poserai une seule question, M. Stefani, concernant les CFC, vous êtes vous porté caution de la dette accumulée chaque jour par ce &quot;service public&quot; qui réalise 90% de perte nette par an?<br /> Parce que moi je suis caution personnelle des dettes contractées par mon entreprise, qui connaît des difficultés graves, en grande partie causées par des grévistes MARSEILLAIS, alors que je n'ai rien à voir avec le gouvernement ou Veolia. Qu'ils aillent plutôt bloquer la préfecture ou des autoroutes à Marseille... En tant qu'élu de la Corse, votre soutien à ces naufrageurs de leur compagnie et de la Corse, qui prennent VOTRE circonscription en otage est pour le moins INCOMPREHENSIBLE, et pourrait être interprété comme une traîtrise.
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M
Vous portez bien votre pseudo monsieur toufaux les CFC n'ont pas de dette et pas de pertes. Je vous invite à lire le rapport du délégataire en ligne sur le site de la CTC. En revanche si je ne partage pas votre analyse antisociale je ne me réjouirai pas de vos difficultés. Quant à parler de traitrise parce que je suis solidaire des centaines de corses et non corses marins sédentaires et officiers, prestataires qui perdront leurs emplois en raison de la concurrence déloyale des low cost cela vous regarde. Enfin vous vous méprenez en expliquant que MA circonscription est prise en otage par les travailleurs quand elle est par le gouvernement et tous ceux qui détournent les réfactions de TVA ou la Taxe de transport au détriment des Corses et de la Corse.
L
La Corse ne connaît pas le chômage et les salariés qui ont la chance d'avoir un emploi sont très bien payés et le problème c'est la SNCM!! Si le tout public ne fonctionne pas, le tout privé c'est sûr et certain nous amène droit dans le mur, au niveau international comme local. Les grandes maisons corses devraient plutôt appuyer ces gens qui se battent pour garder un outil et pas n'importe lequel, celui qui permet d'être relié à l'extérieur. Car cet outil est quand même aussi celui des entreprises, celui qui leur permet d'exister. Faut'il que ces marins travaillent pour une bouchée de pain,faut'il qu'ils se taisent et rentrent tranquillement à la maison en attendant la liquidation de la compagnie? Pour moi ces marins sont des gens responsables et cet encart est de la pure propagande de nantis, et n'a pour but que d'essayer de gagner l'opinion publique qui ne connaît pas les enjeux de ce qui est en train de se passer.
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