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Michel Stefani

Les enjeux du scrutin européen du 25 mai

16 Mai 2014

Dans leur majorité, nos concitoyens sont mécontents des choix gouvernementaux et européens qui se confondent, pour répondre aux mêmes objectifs, dans une même politique d’austérité et de réduction de l’investissement public au service des populations. Nous en avons l’exemple le plus probant avec la SNCM et le lâchage du gouvernement.

Voila pourquoi aujourd’hui à quelques jours des élections européennes celles et ceux qui ont voté François Hollande à la présidentielle sont de plus en plus nombreux à ne pas se reconnaître dans sa politique. Leur déception, parfois même leur colère, ils les ont déjà exprimées aux élections municipales. Non seulement le peuple de gauche n’est pas entendu, mais c’est dans la direction inverse de ses attentes que le premier ministre inscrit les choix du gouvernement.

Le MEDEF a du mal à dissimuler sa satisfaction et en redemande. A l’UMP, certains comme Benoit Apparu, voient dans les mesures, annoncées et mises en œuvre, des orientations qu’ils préconisent de longue date. Quant à l’extrême droite, surmédiatisée, elle se frotte les mains. Pendant ce temps, le chômage continue de progresser, la précarité aussi avec, pour ceux qui ont un petit salaire ou une petite retraite, des fins de mois de plus en plus difficiles.

Ce tableau, aussi sombre soit-il, lourd de menaces, n’est pas exagéré. Au Bureau national du PS des voix se sont élevées pour en souligner la gravité. Les ministres écologistes ont quitté le gouvernement. Leurs députés ont voté contre le pacte de stabilité et 41 parlementaires socialistes ont refusé de l’adopter.

Le 25 Mai, un souffle nouveau peut commencer à s’affirmer si se retrouvent dans un même vote les femmes et les hommes qui refusent les politiques nationales et européennes d’austérité dont la principale caractéristique est qu’elles aggravent les difficultés ici comme dans toute l’Europe.

La crise qui, prétendument, épargnait la Corse s’y amplifie avec plus de 20 000 travailleurs au chômage, des inégalités qui font que 1 600 foyers insulaires déclarent un revenu moyen annuel de 180 000 euros quand plus de 60 000 personnes ont un revenu inférieur au seuil de pauvreté de 977 euros. Depuis presque 30 ans, nous assistons aux détournements de réfaction de TVA, plus récemment au « vol » de la Taxe de transports par les compagnies low cost. Il faut que cela cesse pour rendre du pouvoir d’achat aux ménages insulaires déjà pénalisés par la cherté de la vie et la pauvreté, la précarité et les bas salaires.

Au-delà du maintien de l’enveloppe des fonds européens à 298 M€ pour la période 2014 2020, les injonctions « austéritaires » de la Commission européenne pour ramener le déficit de la France sous les 3 %, demeurent. Elles ne passeront pas au-dessus de la Corse. Seulement 10 % de ces 298 M€ devraient être mobilisés dans le cadre de l’action sociale contre 70 % au titre de la compétitivité.

S’abstenir, dans ces conditions, aboutirait automatiquement à renforcer le poids de l’extrême-droite et de la droite. Or, un progrès de ces forces reviendrait à réclamer plus d’austérité et un recul généralisé de tous les droits accentuant la division du travail pilotée par les riches dans leur seul intérêt spéculatif.

Les députés du Front de gauche, au Parlement européen c’est la garantie que seront votés des textes favorables aux populations, aux travailleurs, aux jeunes, aux femmes, aux retraités et aux agriculteurs. S’ils avaient été plus nombreux les textes de surveillance et de contrôle des budgets nationaux pour les corseter n’auraient pas été votés.

Au sein du groupe de la Gauche unitaire européenne, ils se battront pour mobiliser la Banque centrale européenne en faveur de l’emploi et des services publics démocratisés. Ils agiront contre le dumping social et fiscal, les paradis fiscaux et pour une taxe sur les transactions financières. Ils s’opposeront à la directive scélérate de «travailleurs détaches». Ils porteront un nouveau projet d’autonomie pour les jeunes, l’égalité homme-femme et défendront le droit à l’avortement mis en cause par les droites et extrêmes droites au Parlement européen.

De même la question d’un changement de la PAC se pose du point de vue du respect de la qualité alimentaire et de l’environnement, du maintien des paysans producteurs. Enfin il est indispensable de se donner les forces nécessaires pour mettre en échec le projet de marché de libre échange transatlantique, pour empêcher que nos vies soient sous l’œil des services américains et pour permettre l’émergence d’une politique de planification écologique.

Avec un scrutin à la proportionnelle à un seul tour, chaque voix va compter pour élire des parlementaires du Front de Gauche, pour élire ensuite le président de la Commission. Alexis Tzipras le leader grec de Syriza sera notre candidat. Chaque voix va ainsi compter pour peser franchement du côté gauche et dégager une voie nouvelle pour une perspective neuve en Europe et en France. Le 25 mai, le peuple de gauche peut se rassembler c’est ce que nous lui proposons avec la liste du Front de gauche conduite par Marie Christine Vergiat.

Michel Stefani

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