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Michel Stefani

Le choix le plus utile, le plus efficace, le plus progressiste pour Bastia

21 Mars 2014

Le troisième et dernier grand débat, télévisé par France 3 Corse Via Stella, était consacré à l’élection municipale bastiaise et à « l’enjeu politique majeur » qu’elle caractérise à l’échelle de la Corse, selon le journaliste Jean Vitus Albertini.

Déambulant le lendemain dans les rues de la ville, je n’y ai pas rencontré de bastiaises et de bastiais traumatisés. Effectivement, ils auraient pu l’être tant les détracteurs de la municipalité sortante y sont allés de leur couplet sur la façon épouvantable de gérer de ses élus. Les plus en verve sur ce terrain étaient les candidats nationalistes que leur tendance soit modérée ou pas. Les élus de la municipalité sortante, c’est dit sans éclat de voix, seraient, dans l’exercice individuel de leurs fonctions, les rouages d’un système opaque, frauduleux et prévaricateur. Voila donc un premier point d’accord apparent sans que cela ne soit à leurs yeux des attaques personnelles. Juste « un constat » en toute objectivité de nature à préserver la sérénité du débat. Jean Zuccarelli a montré que ces accusations ne reposaient en fait que sur « la calomnie et la diffamation ».

L’autre point d’accord, nous l’avons appris avec ce débat dans un instant solennel, est inscrit « dans le sens de l’histoire ». Après chaque décennie passée, il faudrait un nouveau statut pour la Corse la rapprochant, pour les uns, d’une Europe fédérale de régions associées mais pas solidaires et pour les autres d’un Etat indépendant reconnu par l’Europe. Les électeurs sont, de cette façon, invités à classer les candidats à l’élection dans deux catégories « les modernes » qui seraient de leur côté dans cette marche triomphale du progrès qu’ils incarneraient et « les conservateurs » de l’autre qui s’y opposeraient depuis toujours.

Alors quand certains s’interrogent ou interpellent sur la pertinence, d’un statut fiscal, d’un statut de résident, d’une citoyenneté corse, au regard de la question sociale et de l’urgence qu’elle révèle, la réponse est : vous refusez l’apaisement auquel les Corses aspirent. C’est faux et dangereux. Faux parce que les objections à la réforme institutionnelle ne sont pas exprimées, armes à la main. Dangereux parce que cette approche politique fait dépendre l’arrêt de la violence indépendantiste du contenu de la réforme. Avec 20 000 chômeurs, 22 % de ménages pauvres, des prix à la consommation plus élevés malgré une TVA minorée, des salaires exagérément bas, une minorité de personnes dont la richesse opulente et parfois soudaine, la Corse, en rupture avec les valeurs et les principes républicains renoncerait, à un droit fondamental celui de la solidarité nationale.

En attendant nous avons été rassurés, Gilles Simeoni qui brigue le fauteuil de maire l’a affirmé le drapeau tricolore continuera de flotter au fronton de l’hôtel de ville entre le drapeau corse et le drapeau de l’Union européenne. Ainsi, la demande d’Eric Simoni qui entend remplacer le drapeau tricolore par le drapeau corse, à été mise entre parenthèses. Elle ressurgira sans doute à l’occasion du « conclave de second tour » que Gilles Simeoni propose à tous ceux qui accepteront de se ranger derrière lui pour le dernier assaut de « la citadelle bastiaise » où l’union de la gauche s’est concrétisée en 1968. Bastia était alors une ville à l’abandon, encore marquée par les stigmates de la guerre. Elle a changé sous l’impulsion des élus communistes et radicaux investis démocratiquement par leurs partis respectifs le PCF et le PRG.

Leur priorité aura été de haute signification politique puisqu’elle sera sociale et solidaire. Logement social, école, équipements sportifs, culture, maison des syndicats et des associations, services public communaux, aménagements structurants jalonnent ce demi-siècle de gestion de la municipalité de gauche trop long au goût de ses détracteurs mais pas pour les bastiaises et les bastiais qui accordent dans leurs intentions de vote 50 % de confiance aux deux listes se réclamant de ce bilan, réalisé avec un souci scrupuleux de ne pas écraser par la fiscalité une population dont le potentiel fiscal est effectivement très bas.

Bastia n’est pas une ville pauvre mais il y a de la pauvreté dans Bastia comme dans toute la Corse. Et l’honneur de ses élus de gauche aura été de construire ce bouclier social pour les familles populaires et les ménages les plus modestes sans distinction de classe ou d’origine. Aujourd’hui ceux qui veulent « une ville riche » n’auraient sans doute pas œuvré en ce sens car le projet qu’ils défendent est celui d’une ville dont la capacité financière serait mobilisée en grande partie, pour ne pas dire exclusivement, au bénéfice du « tissu entrepreneuriale », étant entendu que les contraintes d’austérité budgétaire, qu’ils anticipent, reposent sur une réduction drastique des dotations aux collectivités locales. Il s’agit bien d’une « pérestroïka » au sens même du terme définissant une restructuration de l’économie et de la politique.

Quant à la transparence, on ne parlera pas de « glasnost » du « conclave », initié, dans l’entre deux tour, par Gilles Simeoni, elle reposera sur les échanges avec « les têtes de listes » désireux de soutenir sa démarche. Voila pourquoi les éclairages portés dans ce débat par Jean Zuccarelli s’agissant de la gestion de la ville et de la CAB par la municipalité sortante, comme du projet que la liste qu’il conduit propose dans son prolongement, ont été utiles pour voire, derrière l’écumes des mots et des postures, la véritable nature des objectifs politiques des uns et des autres.

Dimanche, dès le premier tour, les bastiaises et les bastiais feront le choix le plus utile, le plus efficace, le plus progressiste pour Bastia et leur propre avenir, en soutenant massivement la liste de Jean Zuccarelli et Francis Riolacci. Elle est la seule qui propose le rassemblement de toute la gauche au second tour dans une démarche claire fondée sur un programme de gauche, les principes et les valeurs républicaines.

Michel Stefani

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